Vous tendez vers la fin du troisième trimestre de votre grossesse, mais de sérieux problèmes de démangeaisons sur la plante des pieds et la paume des mains vous dérangent ? Vous avez peut-être la cholestase gravidique. Découvrez les risques et traitements de cette maladie.

C’est quoi la cholestase gravitique ?

La cholestase est une maladie hépatique liée aux cellules du foie. Appelées hépatocytes, ces dernières laissent le terrain libre aux acides biliaires dans le sang alors qu’ils devaient les transformer en vue de leur excrétion dans la bile. Le terme cholestase gravidique apparaît lorsque la pathologie affecte une femme en état.

Les symptômes de la maladie

Les symptômes liés à la cholestase gravidique sont :

  • Un prurit.
  • Une sensation de démangeaison.
  • Une forte envie de se gratter.
  • Des problèmes d’insomnie.
  • Une fatigue énorme.
  • L’ictère.
  • Une stéatorrhée (diarrhée suivie de selles grasses et glaireuses causant une carence en vitamine K).

Il est à noter que pour détecter cette pathologie, on procède à un bilan hépatique qui révèle le taux d’acides biliaires.

Les causes et facteurs de risque

Jusqu’à présent, on ne sait pas encore tous les mécanismes intervenant dans le déclenchement de la cholestase gravidique. Il s’agit d’une maladie rare touchant 0,5 % à 0,8 % des femmes enceintes. Cependant, il faut savoir que les hormones participent au début de la maladie surtout si elles se retrouvent sur le terrain génétique approprié.

On note qu’une grossesse gémellaire ou un antécédent de la maladie dans une famille et au cours d’une grossesse passée peuvent être aussi des facteurs de risques.

Les risques pour la mère et le bébé

En dehors des symptômes qui dérangent la mère, la cholestase gravidique n’a vraiment pas de répercussions sur la santé de la femme enceinte. Mais, le fœtus est exposé puisque les fortes concentrations d’acides biliaires présentent une toxicité pour ce dernier. Lorsque la concentration excède 40 µmoles/L, il y a plus de risques pour le fœtus. On observe en général 1 % à 2 % de décès fœtaux in utero en fin de troisième trimestre. Pour faire face à cet incident, des naissances prématurées s’avèrent nécessaires en dépit de tous les risques associés.

Les traitements liés à la cholestase gravidique

Pour traiter la cholestase gravidique, il est recommandé de prendre de l’acide ursodésoxycolique (AUDC) jusqu’à terme de la grossesse. Que ce soit pour la mère ou pour le bébé, ce médicament agit favorablement tout en réduisant le taux d’acides biliaires dans le sang et de ce fait minimise les risques fœtaux ainsi que les démangeaisons de la maman. L’AUDC se vend sous les nominatifs de Délursan et Ursolvan.

Compte tenu du risque fœtal, il est souvent indispensable de procéder à une hospitalisation dès la 36e semaine d’aménorrhée pour favoriser un suivi idéal. Selon le cas, la décision de provoquer l’accouchement à partir de la 37e semaine d’aménorrhée s’analyse. En revanche, cette décision n’est pas discutable à 39 semaines d’aménorrhée.

Peu de jours après l’accouchement, les symptômes de démangeaisons disparaissent rapidement. Mais, il convient de retenir que les risques de rechute sont élevés. Ainsi, une prochaine grossesse devra être surveillée de manière rigoureuse et nécessitera une prise en charge dans une maternité de niveau 3.